3-11/07/2014
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Après les 2 semaines passées dans les blancheurs épurées de la Cordillera Blanca, la redescente vers la côte est à nouveau un choc, comme déjà dans la partie nord. On retombe dans une aridité presque totale, baignée la plupart de la journée dans un brouillard collant : sympa ! En plus, quel que soit l’angle sous lequel on prenne le problème, il y a une vraie différence de comportement entre les gens des montagnes et les gens de la côte : ici moins de sourires, moins d’ouverture, et une sorte de laisser-aller qui transparaît dans les cabanes de bric et de broc et surtout dans les monceaux d’ordures qui s’accumulent près des endroits habités – et que le vent disperse allègrement. Certes l’environnement est difficile et le niveau de niveau de vie particulièrement bas, mais le sont-ils plus que dans les vallées à 4500m où plus rien ne pousse non plus et où le froid mord toutes les nuits ? Bref, nous ne sommes pas grands fans de ce désert côtier du Pérou, mais il nous faut le traverser en partie pour avancer vers le sud ; bon sang qu’il est grand !! – c’est le plus long désert du monde, il s’étend sur 3500 km du nord du Pérou au nord du Chili. Nous voilà donc sur la route pour des centaines de km; l’avantage sur cette portion, c’est que quand le brouillard se lève, on voit où l’on va !
Die schoene Zeit in der Cordillera Blanca hat auch einmal ein Ende, die unzaehligen Kilometer in der Kuestenwueste entlang des Pazifik sind aber durch die recht gut ausgebaute Panamericana ertraeglich, und selbst Lima, gefuerchtete Hauptstadt von Peru, laesst sich recht einfach und in wenigen Stunden durchfahren.
Séchage de piment à même le sol sur des hectares / La route le long de la côte n’est pas difficile à suivre.
Au milieu de cette “désertitude”, existent quand même quelques îlots de verdure, comme la réserve de Lachay. Il s’agit en quelque sorte d’un oasis vertical: il ne profite pas de l’eau d’un puits comme un oasis classique, mais d’un micro-relief (200 à 300m de haut) qui accroche la “neblina”, le brouillard qui sévit 4 mois durant. Et bien, allons affronter la neblina. Quand nous arrivons sur l’emplacement de camping, avant la dernière lumière du soir (c’est à dire à 18h !) nous ne distinguons pas les toilettes à 5m de nous et tout est instantanément mouillé dès qu’on sort du Tioga – pas dégoulinant d’eau, mais mouillé. Heureusement le lendemain matin le brouillard s’est un peu levé et nous avons tout loisir de vérifier que ce micro-climat abrite un incroyable fourmillement de vie, en particulier un nombre impressionnant d’oiseaux; on ne s’entend plus tellement ça chante de partout ! Moineaux, hirondelles, tourterelles, perdrix, et même un grand nombre de petites chouettes terrestres qu’on peut observer le matin de bonne heure (voir la photo de Yan dans son article Les oiseaux du Pérou).
Entrée vers la réserve de Lachay: où va-t-on ? / Et bien là, dans le vert, à peine 200m plus haut. Ecosystème particulier de “Lomas”
Wer obige Autobahnausfahrt uebersieht, versaeumt den einzig interessanten Naturpark in der Wueste um Lima, wo dank des Winternebels im Moment alle Landschaft gruent, eine Art temporaere Oase.
Nous avions besoin de cette halte au vert avant d’affronter la traversée de Lima, la capitale tentaculaire. Rien ne nous obligeant absolument à nous y arrêter – pas de réparation mécanique puisque le Tioga tient toujours résolument bien la route, pas de dentiste puisque mon abcès dentaire s’est à peu près correctement résorbé – nous filons droit sur le périphérique. Il nous faut quand même 2h pour traverser la zone urbaine, qui n’a absolument rien de réjouissant. Objectif: atteindre au plus vite Paracas, une autre réserve naturelle côtière.
Paracas est un endroit magique où le désert plonge dans la mer. Avez-vous déjà vu un phoque en plein désert ? Et bien nous oui ! Pourquoi avait-il décidé de traverser la presqu’île, mystère - les gardiens de la réserve n’ont pas pu nous éclairer – mais toujours est-il qu’il ramait péniblement dans le sable, au beau milieu de rien. En fait il s’agissait plutôt d’une otarie à crinière, dont Tobias et Clara ont découvert d’autres congénères, énormes, nager dans une crique pendant que Yan était à la recherche d’une colonie de sternes Incas (merci Claude et Marie-Jo pour le tuyau).
A la grande déception de Tobias, nous n’avons pas pu aller voir les manchots sur les îles Ballestas toutes proches; depuis plusieurs jours la mer était tellement forte qu’aucun bateau ne sortait plus. On ne se bat pas contre les éléments.
Bei Selbstfahrern gehoert Paracas, bereits ein gutes Stueck suedlich von Lima, zu den obligatorischen Zwischenstopps. Wilde Brandung an roten Klippen, zahlreiche Voegel, Robben (die auch gerne an Land gehen), stuermischer Wind und grenzenloser Sternenhimmel, seit geraumer Zeit steht das Suedkreuz hoch ueber uns. Nur der hohe Seegang bringt speziell bei den Kindern etwas Enttaeuschung mit sich, alle freuten sich so sehr auf den Bootsausfluegen zu den Pinguinen, Robben und Seevoegeln, koennen aber im Nachbardorf den Deutschen einmal mehr auf ihrem Triumphzug zusehen.
Paracas: le désert, le désert et tout à coup, une falaise qui plonge dans l’océan, avec des plages de sable rouge et une TRES grande variété d’oiseaux de mer.
Sterne Inca sur son perchoir, sous les pieds de Yan-photographe.
A défaut de tour en bateau, nous continuons notre traversée du désert, avec par endroit de vraies belles dunes de sable dignes du Sahara. Elles viennent lécher la route, en formant par endroit l’équivalent de nos congères de neige et s’arrêtent on ne sait comment à l’entrée des villes – comme à Chicla, capitale provinciale.
A Huacachina, l’effort de grimper les hautes dunes est rapidement récompensé par une mémorable descente en courant droit dans la pente. Malheureusement nous sommes les seuls à faire cet effort, dépassés de tous les côtés par des buggies vrombissants chargés de touristes en mal de sensations motorisées…. Pas franchement notre truc, nous n’y ferons qu’une courte halte.
Wuestenbuggies und viel Zirkus um die schoene Duenenlandschaft bei Huacachina, ein paar wenige tragen aber auch ihre Holz-snow-sand-boards unter bruetender Hitze hoch, um sich ein paar schoene Momente des befreiten und verdienten Gleitens zu goennen.
Nous nous laissons donc emmener jusqu’à Nasca. Nasca, les fameuses lignes, dernières traces – gigantesques – d’une civilisation disparue il y a 1200 ans, probablement victime d’une grande sécheresse; étonnant dans ce désert… Cette fois-ci Clara a beau insister, elle ne m’accompagnera pas pour le survol en avion, ni aucun des trois garçons : petit privilège de maman, une fois de temps en temps. D’en haut, on voit bien se dessiner par terre plusieurs figures très nettes: un colibri, un condor, un homme, un arbre, un lézard …. Mais finalement pour moi ce sont plus les lignes géométriques qui sont impressionnantes, autant par leurs dimensions que par le mystère qui entoure encore leur signification: est-ce vraiment pour un culte au soleil (hypothèse privilégiée) que les pierres sombres de la plaine ont été retirées sur des alignements de plusieurs kilomètres pour laisser apparaître ces lignes claires qui ne se distinguent pas vraiment du sol ?
Un moment intense, qui ne dure, après plusieurs heures d’attente pour que l’avion puisse décoller, qu’1/2 heure. Mais tout comptes fait, je n’aurais pas souhaité qu’il dure beaucoup plus : pour que les 6 passagers du petit Cesna puisse tous bien voir les figures au sol, le pilote vire en permanence d’une aile sur l’autre. Je redescends sur la terre ferme avec le cœur au bord des lèvres ! Mais avec des belles images en tête.
In der Wuestenregion von Nazca gibt es vielfach interpretierte, erforschte aber dennoch ungeloeste Erd- und Felsformationen zu besichtigen, unter der Vorraussetzung, in eine kleine Cesna zu steigen und das noetige Kleingeld dafuer abzudruecken. Gratis dazu gibts einen schwindligen Kopf (vom vielen Drehen des Fliegers) und das obligate Diplom, Kolibris, Astronauten, Baum und Eidechse vom Himmel aus beobachtet zu haben.
Le colibri et de grandes lignes géométriques, vues d’un petit Cesna
Palpa, la petite voisine de Nasca beaucoup moins connue, est portant aussi riche en géoglyphes : cette famille accrochée à la colline est rigolote avec ses cheveux hirsutes et bien visibles la poitrine des filles et le kiki des garçons, que repère tout de suite Tobias.
A Nasca nous avons terminé notre descente vers le sud; nous obliquons vers l’est, ce qui au Pérou signifie “à travers la cordillère”. Il nous reste 600 km pour atteindre Cusco, mais cette fois finie l’itinéraire rectiligne, retour à une route “culebrosa” (expression entendue lors d’une première traversée de la cordillère plus au nord, que toute la famille a immédiatement adoptée). Nous grimpons rapidement sur les hauts plateaux au-dessus de 4000m, dans des paysages magnifiques : lacs d’altitude pleins de canards et de flamands roses, troupeaux de vigognes sauvages, condors qui passent devant les fenêtre du Tioga, la route est longue mais pas monotone !
Auf dem Weg zurueck in die Anden, wo wir uns um vieles wohler, wenn auch kuehler fuehlen. Scheinbar menschenleere Gegenden mit tausenden von Alpakas, Lamas und Vikunias (dessen Wolle die feinste ist), einsamen Hochgebirgsseen (um die 4500 m hoch gelegen), vergessene Bauerndoerfer, die von der Viehzucht leben …
Les hauts plateaux paraissent arides mais chaque repli de terrain abrite un lac / Cette jeune vigogne a été tondu il y a peu, sauf sur le poitrail (la laine y est moins fine ??)
Ces paysages austères sont en fait bien habités. Au-delà de 4200m l’activité unique est l’élevage d’alpagas : les troupeaux s’étendent à perte de vue dans la journée, mais sont soigneusement parqués le soir dans des enclos de pierre. Quand nous nous arrêtons pour la nuit près de la petite lagune Condorconcha, nous recevons à la nuit tombée la visite d’un groupe qui doit bien représenter la moitié des hommes du village voisin: ils sont “las autoridades” de la communauté et viennent vérifier que nous ne sommes pas des voleurs de bétail. Arrivés inquiets, puis curieux, ils repartent heureux avec un grand sac de vêtements à distribuer à leurs familles (chaussures et pantalons trop petits pour Tobias et Clara, pulls et polos qui serviront bien plus ici que rangés dans nos placards).
… und den majestaetisch gleitenden Kondoren, die knapp am Tioga vorbeisegeln, mit ihren knapp 3 Meter Fluegelspannweite eine Augenweide sind. Alle 5 geniessen wir staunend diesen Ueberraschungsmoment, in freiester Natur, einfach Glueck gehabt, im richtigen Moment an der richtigen Stelle gewesen zu sein.
Un grand, grand rapace passe au niveau des fenêtres du Tioga : un condor !!! Tout le monde se tord le cou pour voir s’il y en a d’autres, jusqu’à ce que nous apercevions tout un groupe posés dans l’herbe, probablement près près d’une charogne à casse-crouter. Toute la famille se met en observation, et tout le monde sera récompensé. Tobias “Y’a un condor qui vient vers moi, y’a un condor qui vient vers moi !”
Juste avant d’arriver à Cusco se dévoile la cordillera Vilcabamba, dominée par le très beau Salcantay (6271m), la montagne sacrée des Incas. C’est le signe, le point de repère : nous arrivons au cœur du territoire Inca !
Cusco, Hauptstadt des legendaeren Inkavolkes, bezaubert alle Reisende. Kultur mit vielen alten Steinen aus der Inka-Zeit, spanische Kolonialbauten (die sich die vorgehauenen Inkasteine nur noch zurechtlegen brauchten), Natur und Berge (im Bild der verehrte Salcantay) und dem nahen, weltberuehmten Machu Picchu, dazu ein andermal.