Noël dans la forêt tropicale du Peten
Der Text auf Deutsch kommt später, aber die Fotos sind schon legendiert.
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Le phénomène de frontière est vraiment quelque chose d’extraordinaire. A priori une simple ligne artificielle dans un environnement continu, mais rien à faire, il suffit de la passer pour que les choses changent. L’administration change – nous quittons la douane avec une pile impressionnante de formulaires, qu’il nous a fallu quand même bien 3 heures pour obtenir… ; l’argent change – nous changeons nos dollars béliziens pour de poétiques Quetzals, au grand bonheur de Yan qui sent qu’il se rapproche de son but, apercevoir ce bel oiseau ; les gens changent – le type est à nouveau plus indien, les femmes portent de longues jupes colorées et des tuniques brodées ; la langue change – nous abandonnons cette fois définitivement l’anglais pour retrouver l’espagnol, au moins dans nos conversations courantes puisque les gens des villages entre eux parlent plutôt tzotzil, quechil ou un autre idiome maya ; la musique change aussi – différente de celle du Belize, caribéenne et anglophone, mais aussi complètement différente de celle du Mexique et de ses mariachis. Une impression domine, juste quelques kilomètres après la frontière : cette fois ça y est, nous sommes vraiment en Amérique Centrale !
Notre 1ere destination est Tikal, cité maya perdue dans la jungle. A vol d’oiseau, nous sommes tout proches de Palenque, une des grandes cités rivales de l’époque que nous avons visitée il y a 2 semaines déjà - entre les 2, la jungle du Peten, impraticable pour nous. Le site est absolument magique. Nous y arrivons en fin d’après-midi, nous n’en repartirons que le surlendemain – une fois payé le droit d’entrée, autant en profiter, nous ne nous en lassons pas ! Tikal combine un site archéologique majeur et une nature fantastique: coatis, dindes ocellées, singes araignées, toucans et perroquets se baladent au milieux des vieux temples mayas. Les parents – surtout Carine… - profitent donc pleinement des ruines – certaines ici sont vieilles de 2500 ans !!! – pendant que les autres sont à l’affut des animaux : un paradis familial, qui se prolonge jusqu’à la nuit puisque les coatis viennent jouer autour de la tente et que c’est depuis le camping ou presque qu’on fera les plus belles photos de toucans (2 variétés) et de perroquets. Photo spéciale pour la MTroop, on a trouvé la version locale des racoons !
Au petit matin ou au coucher du soleil, la forêt vierge à perte de vue depuis le sommet du temple IV restera pour l’amoureux des forêts qu’est Andreas un moment très fort.
Nous ressortons à peine du parc national pour aller nous poser sur la rive du lac Peten Itza pour passer Noel. Nous parquons le Tioga à coté du restaurant Mon Ami, et c’est donc en milieu francophone que nous passons le réveillon. Au menu, de la dinde évidemment, mais pas ocellée celle-là ! Et puis du pain, du “vrai” pain, notre premier bon pain depuis 4 mois – non Doudou, il ne vaut pas encore le tien, auquel nous pensons si régulièrement en avalant notre tranche de pain de mie le matin. Et encore des crêpes, au nutella en plus.
La magnifique dinde ocellée a-t-elle le même goût que la dinde tout court ? pas question d’essayer ! Die wunderschoene Tikal Truthan und ... Truthan zum essem am 24sten
Et puis surtout des amis avec qui papoter. Les Tobias et Clara accaparent Santiago et Patrick pour décharger en français leurs valises de souvenirs et d’expériences; Yan observe minutieusement les techniques de travail de bijouterie de Patrick, pour trouver la meilleure façon de percer les graines qu’il récolte dans la forêt depuis plusieurs semaines. A propos de graines, il y a justement juste à coté du resto un arbre à “colorinia”, ces superbes graines rouges pétants qu’il convoite; génial, il en fait un arbre de Noël spécial MaPaToClaYa. Avec un bel arbre comme ça, le Père Noël était obligé de passer. “Mais, ici aussi il vient avec ces rennes magiques?” demande Tobias; peut-être, ou peut-être que son traineau est tiré par un vol de perroquets…
Le 25 décembre nous réserve aussi un autre très beau cadeau familial : une balade dans la forêt tropicale, la découverte encore de nouveaux arbres (dont le ramon, qui produit des noix extrêmement nutritives utilisées par les Mayas) – de nouveaux types de moustiques aussi…-, et un moment magique d’observation des singes hurleurs au cœur de la forêt. Yan arrive même à trouver le ton – très guttural, pas très élégant je vous l’accorde – pour qu’un gros mâle lui réponde: dialogue génial !! jusqu’à ce que Yan se lâche dans une tirade plus mélodieuse et que Clara lui assène un catégorique “non, là il t’a pas compris”. Nous VIVONS la nature et c’est un moment précieux. Clôturé qui plus est par une baignade au coucher de soleil dans les eaux claires et tièdes du lac. Un très beau Noël !!
Après un court arrêt à Flores, petit îlot sur le lac PetenItza un peu trop touristique pour nous – nous apprécions bien davantage le fourmillant marché de Santa Elena, juste à côté – nous descendons plus au sud. Le stop à la Finka Ixobel, tant encensé par la majorité des voyageurs, ne nous emballe pas plus que ça; la faute à la pluie qui nous laisse peu de répit ? (vive le climat tropical de cette partie du pays…, nous sommes ici tout prêt de la frontière du Bélize et donc de la côte caraïbe); la faute peut-être aussi à l’armée de minuscules tiques qui nous assaillent – on en retrouvera pendant plusieurs jours, mais heureusement ils s’enlèvent très facilement.
Du coup du continuons rapidement notre descente vers la limite sud du Peten, administrativement le plus grand département du Guatemala mais surtout géographiquement une très vaste région de basses terres couvertes de forêt tropicale humide qui s’étend au nord au-delà de la frontière du Mexique. Et nous allons vérifier encore une fois que cette forêt-là est bien humide, mais plutôt pour en profiter : forcément avec la quantité de précipitations, il y a de belles grosses rivières ! Nous nous dirigeons donc vers Las Conchas, un site de cascades et bassins en aval de Seymuc Champey - nous avons fait une croix sur l’option d’aller jusque là-bas, pas raisonnable du tout avec notre Tioga pas 4x4 et compliqué sinon. Et effectivement, de l’eau il y en a !!! C’est assez rigolo de voir les petit panneaux d’indication “Nadar” – c’est à dire “nager” – qui pointent vers des bassins bouillonnants où le courant est carrément très fort. Peut-être qu’à la saison sèche … ? Pas grave, on arrive quand même à trouver un petit coin moins plus calme pour prendre une grosse douche sous une cascade. On économise la pompe à eau du Tioga…. (de toute façon le bac de douche est depuis longtemps transformé en bac à légumes).
Mais le top, ce sera quand même la cascade d’Agua Calientes, encore un peu plus au sud. Là, comme son nom l’indique, la douche est chaude, délicieusement chaude. Trop chaude même pour Tobias : “Non, je veux pas”; par contre les 4 autres ne veulent plus sortir. Alors, comme il y a plein de monde pour les vacances de fin d’années – peu de touristes étrangers mais beaucoup de guatémaltèques en familles – on papote; une chouette occasion de discuter avec des gens de la ville dans un cadre pas urbain du tout.
Et c’est aussi avec une famille de Guatemala Ciudad que nous passons le réveillon, au bord du lac Izabal : les Diaz sont des gens adorables, avec qui nous avons passé trois jours très paisibles dans le restaurant familial où ils se rassemblent pour la fin d’année. Ils nous ont choyé, et nous avons entamé la nouvelle année en partage d’amitié. Du coup même la pluie qui s’est mise à tomber à minuit pile poil nous a paru chaleureuse …
Nous avons aussi découvert avec eux d’autres facettes du Guatemala, mais ça ce sera une autre histoire.