Colombia 4 – La cordillère à saute-mouton – Hola, que mas?
15 – 29 avril 2014
Nous quittons Bogota, 2600m, le mercredi de la semaine sainte. Ouille… on avait oublié ce que c’est les bouchons pour sortir d’une grande ville une veille de week-end prolongé ! (ici le jeudi et le vendredi saints sont fériés, mais pas le lundi de Pâques). Un peu de patience et nous parvenons à franchir les premières montagnes de la cordillère pour redescendre doucement vers l’ouest dans la zone cafetière.
La rivière qui coule dans cette vallée s’appelle Tobia, elle passe par un village du même nom : nous avons déjà fait plusieurs fait halte à Santa Clara ou à San Juan, alors pour compléter le trio il faut qu’on s’y arrête même s’il manque un S. A l’entrée de la commune Tobias est tout fier de reconnaître (presque) son prénom. C’est une destination de proximité pour les Bogotains amateurs de sports nature qui viennent chercher un peu de chaleur, c’est donc bondé, mais les enfants apprécient la piscine.
Im Hinterland von Bogota, beim Verlassen der Ostkordillere, stossen wir unverhofft auf ein kleines Dorf Namens Tobia, unumgaenglicher Stopp, und landen im Freizeitzentrum San Juanito, wir freuen uns ueber diese gelungene Kombination, eine angenehme Nacht mehr im schoenen Kolumbien.
Nous continuons notre descente jusqu’à Guaduas, joli village colonial où nous restons 2 jours, qui nous marquera pour l’intensité de ses processions de Pâque (voir article précédent “La semana santa”).
Am Dorfplatz von Guaduas, einem der 16 magischen Doerfer des Landes, wo weit und breit keine auslaendischen Touris zu sehen sind. In diesem Dorf duerfen wir an den Osterfeierlichkeiten teilnehmen, siehe auch der Artikel “semana santa”.
De retour sur la route, l’altimètre continue de baisser ; nous arrivons à Honda qui vit au rythme du grand fleuve Magdalena, à 200 m d’altitude. Il faut chaud. Mais seulement temporairement car nous remontons aussitôt.
Le fleuve Magdalena, qui traverse intégralement la Colombie du Sud au Nord, sillone dans une large vallée centrale. Les villes et villages qui le bordent vivent de la pêche. Das kleine Fischerdorf Honda liegt auf 200 Meter Seehoehe am groessten Fluss des Landes, dem Rio Magdalena. Tropisch warm-schwuele Luft steht ueber dem Dorf, innerhalb von 4 Stunden fuehrt die Passstrasse in Richtung Kaffeezone in die Zentralkordillere hoch. Der Naechtigungsplatz am Nevado Ruiz liegt auf 4100 Meter, bravo liebe Eltern, die Akklimatisationsgrundsaetze sind tadellos eingehalten worden, ohne die geringsten Beschwerden ueberstehen alle unbeschaedigt die Nacht.
En fin d’après-midi, après avoir traversé de magnifiques paysages verdoyants de plantations de café, le Tioga gravit bravement les flancs du volcan Nevado del Ruiz. 4100 m !! Là il ne fait plus chaud du tout, nous ressortons les polaires, gants, bonnets et gros sacs de couchages. Mais l’accueil chaleureux des guides du parc national compense les degrés qui manquent. Le paysage est austère, enfin quand on l’aperçoit à travers le brouillard : une végétation basse typique du paramo (plateaux andins d’altitude), d’où émergent seulement les frailejones qui nous rappellent les arbres de Josué des déserts américains. Malgré tout il y a beaucoup de fleurs et des colibris très spécifiques viennent y butiner.
Tobias et Clara encaissent parfaitement leur première montée à 4000m, et la nuit est étonnamment bonne bonne pour tout le monde.
4000 Meter heisst in Suedamerika noch lange nicht, dass es ueberall Schnee hat. Im Gegenteil: Wasserfaelle, seltene Pflanzen wie Frailejones, besondere Voegel, leider noch keine Kondore, dafuer aber eine frische, ruhige und einsame Nacht, gehuellt in warme Schlafsaecke.
Les frailejones, hauts de 2,5 m ici en altitude, sont des plantes endémiques de Colombie, Venezuela et d’Equateur. Frailejones wachsen angeblich 8-10 mm pro Jahr, im Nationalpark “Los Nevados” gibts einige Exemplare ueber 2.5 Meter zu sehen, sofern es der dichte Nebel zulaesst.
Oxypogon guerinii, un colibri qu’on ne trouve qu’au dessus de 3200 m, de même que les coussins de mousse résineuse. Kolibris leben nicht nur im warmen Tropenwald. Aus der ganzen Welt kommen Ornitologen in diese Gegend, um obigen, endemischen Kolibri auf 4000 m Seehoehe zu beobachten. Der geduldigen und ruhigen Hand Yans gebuehrt dieses Bild.
Nous redescendons sur la ville de Manizales, où nous allons combler notre manque de remontées mécaniques hivernales en utilisant pour la première fois un téléphérique urbain. C’est effectivement un mode de transport bien pratique quand on n’est pas embarrassés d’une paire de skis et de grosses chaussures ! C’est aussi une spécialité bien française puisque comme à Medellin ou à Chicamocha c’est encore une fabrication Poma – merci Benjamen. La ville n’a pas de charme particulier si ce n’est sa situation, mais avec les nuages persistants pas de chance d’apercevoir le Nevado del Ruiz que nous venons de quitter. Nous nous rabattons sur la place principale, encore une place Simon Bolivar comme dans presque toutes les villes du pays, mais ici la statue monumentale du grand libérateur de l’Amérique du Sud est plutôt surprenante, mi-homme mi-condor.
In Manizales gibt’s an sich nichts Herausragendes zu sehen, doch die Stadtseilbahn, eine moderne Art oeffentlichen Transportmittels, ist sehr verlockend und fuehrt direkt ins Zentrum, wo der hoechste Kirchturm des Landes steht. Simon Bolivar, der grosse Befreier von Venezuela bis nach Bolivien, geschmueckt in Kondorfedern, triumphiert am Kirchplatz.
Un peu au sud, les thermes de San Vicente sont à 15 km de Santa Rosa de Cabal : 10 km de piste pas exactement adaptée à un gros camping-car américain, mais notre fidèle Tioga tient bon la route (nous le rebaptisons à cette occasion Fidel) et nous emmène nous prélasser une journée entière dans les eaux délicieusement chaudes et les saunas naturels. Nous jouissons là du bon côté de l’activité du volcan – toujours le Nevado del Ruiz- même si elle nous empêche désormais de gravir le sommet. Le bain de nuit dans les bassins fumant vaut vraiment la peine.
Angeblich die naturbelassensten Thermalbaeder im Lande, auf Empfehlung von Robert und anderen Insidern klettert der Tioga, seitdem umbenannt in Fidel, nicht Castro, ohne Muehe die verwundene Bergstrasse in den Nebelwald hoch. Keine Noete zum “pozo del amor” vorzudringen, um sich in diese Becken zu verlieben.
Selbst Kinder duerfen zeitlich unbegrenzt in die sehr warmen Baeder, was fuer ein Unterschied zum heimischen Gehabe mit Alters- und Zeitbegrenzung in Thermalbaedern! Spaetestens als das Gewitter mit heftigen Blitzen aufzog, war zumindest fuer uns ein voruebergehendes Verlassen der Becken angesagt, Saunauntensitzer!, die Einheimischen machen diese Himmelsknaller nicht stutzig.
Notre étape suivante, Filandia, est un petit village cafetier haut en couleur, avec ses vielles jeeps de la guerre qui transportent des chargements étonnants de café, de bananes ou d’écoliers ; ici l’ensemble de la vie tourne autour du café – le meilleur du monde ! -, de la production à la dégustation, et l’on savoure enfin un bon tinto (café noir) sans sucre, ce dont on n’a plus l’habitude.
Um es genau zu nehmen, liegt die Kaffeezone Kolumbiens an den Westhaengen der zentralen Zentralkordillere. So jetzt wissen es alle. Und ausser Kaffee wird dort nur Kaffee und Kaffee angebaut, davon geht der Beste in den Export und der Rest fuer den eigenen Verbrauch, erstaunlicherweise auch ohne Zucker.
Plantations de cafés et grains mûrs.
Aus der ganzen Welt sind die Ortsnamen zusammengeborgt. Siberia, Alaska, Versailles, Armenia, Pensilvania oder wie hier in Filandia, einem ruhigen und gepflegten Dorf in der Kaffeezone, wo die kleinen Jeeps das Standarttransportmittel fuer die abgelegenen Fincas und Bergdoerfer sind. Auch den Tioga wollten sie uns abkaufen, nur brauchen wir und unsere Nachfolger ihn noch. Von so einem treuen Begleiter trennt man sich nicht so einfach.
Une promenade dans les rues, le nez au vent, et nous rencontrons Julian qui nous invite chez lui. Il est photographe – pour le plus grand bonheur de Yan à qui il va donner des tuyaux techniques - et vit avec Yvonne dans une belle maison toute en bois, aussi colorée à l’intérieur qu’à l’extérieur, une maison où l’on se sent bien. Nous vivons encore une fois l’hospitalité colombienne.
Yvonne nous fait manger comme des rois, et pour digérer nous essayons le superbe bicycle de Julian. Vorbildlich ohne Schuhe trumpht Mami Carine auf hohem Rad auf, das unsere Gastgeber, Yvonne und Julian, Profifotograf, aus London importierten.
Nous quittons la zone cafetière et repassons à nouveau la cordillère (remontée à 2800m), par une route sinueuse où le trafic des camions est plus qu’impressionnant, pour retomber une nouvelle fois dans la vallée du grand fleuve Magdalena (redescente à 200m). Après une grosse journée de route nous arrivons dans un endroit à nouveau totalement différent de tout ce qu’on avait vu auparavant: le Désert de la Tatacoa. Même si le terme “désert” est tout relatif puisqu’il pleut en moyenne autant qu’en France, les canyons d’érosion aux tons rouges, les cactus et la chaleur écrasante nous impressionnent. De 11 heures à 4 heures la sieste est obligatoire ; l’activité ne reprend qu’en fin d’après midi. Mais elle se poursuit à la nuit tombée par l’observation des étoiles dans un ciel particulièrement clair : grâce au télescope de l’observatoire, Clara observe les anneaux de Saturne, Tobias les lunes de Jupiter et Yan la nébuleuse l’Alpha du Centaure. Un vrai beau ciel de nuit pour conclure une vraie belle journée de couleurs.
Ueber die Zentralkordillere wieder nach Osten zurueck ins Magdalenatal, wo es keine feuchten Kaffeezonen sondern eine Halbtrockenwueste, die Tatacoawueste, zu sehen gibt. Sternenhimmel und Planetenbeobachtungen am Observatorium, kurze Wanderungen unter gluehender Sonne, ein kuehles Poker zum Abendessen, bevor uns erklaert wird, dass der Weiterweg nach Sueden von Bauernstreiks und Strassensperren gezeichnet sein wird, dazu beim naechsten Mal.
Lundi 28 avril, juste avant de partir, nous apprenons que les agriculteurs du pays lancent une grande grève nationale (prévue depuis plusieurs mois, mais personne ne nous en avait parlé), il devrait y avoir des barrages partout sur les routes. Ah…. Allons voir s’ils nous laissent passer.
PS: 2 semaines plus tard, nous voici en Equateur, sans avoir été embêté ou presque par la grève.