Pays maya, pays des volcans
Deutsche Legenden unter den Bildern!
Du 1er au 8 janvier
Après le lago de Izabal, où nous avons passé le nouvel an, nous terminons le parcours dans les basses terres de l’ouest du pays par les ruines de Quiriga, aussi intéressantes pour ses stèles sculptées couvertes de glyphes – inspirées de celles de Copan, au Honduras voisin où nous irons bientôt - que pour ses arbres magnifiques et les oiseaux qu’ils abritent.
Die ganze Familie (mit einem kleinen Affen auf Mamas Ruecken) neben einer Maya-Stele in Quirigua
Dès que nous nous dirigeons vers l’est, nous prenons de la hauteur et le paysage change du tout au tout. La végétation, tellement dense depuis plusieurs semaines, se raréfie, au point de presque disparaître dans le “corridor secco”, une zone coincée entre les influences atlantique et pacifique où la subsistance est difficile ; les montagnes retrouvent une allure de montagne ; et …. le ciel redevient bleu ! Une vraie journée de soleil, on apprécie après l’humidité quasi constante dans laquelle nous baignions depuis Chetumal (la frontière Mexique – Belize): miracle, en deux jours le sel va sécher dans sa boîte et on ne retrouvera plus cette impression désagréable de s’assoir sur un siège mouillé partout dans le Tioga.
Nous traversons “de force” une partie de la capitale, Guatemala Ciudad, puisqu’il n’y a pas véritablement de périphérique qui contourne la ville. Ce que nous en voyons ne nous donne pas particulièrement envie de nous arrêter – ça tombe bien, ce n’était pas au programme, on évite par principe les grandes villes. Nous continuons donc jusqu’à Antigua, l’ancienne capitale qui a été déplacée après avoir été détruite plusieurs fois par les tremblements de terre et les volcans. Les volcans effectivement entourent la ville sur trois côtés. Deux d’entre eux sont éteints, mais le troisième crache environ toutes les 10 minutes un épais panache de fumée blanche, on dirait qu’il nous fait des signaux. La ville a de jolis restes coloniaux mais l’impression générale est assez bizarre car d’un côté de nombreuses églises sont à moitié en ruine – c’est une politique de la ville, classée Patrimoine Mondial, de ne pas avoir remis en état tous les bâtiments endommagés après les dernières catastrophes – et de l’autre côté les restaurants et hôtels de luxe se multiplient pour accueillir des cargaisons d’Américains qui débarquent avec leur dolars…. tout nous semble un peu faussé et nous n’accrochons pas plus que cela.
Malgré tout, même si l’emplacement de camping officiel où nous parquons le Tioga, l’arrière cour de la police touristique, n’a rien de très poétique, il a l’avantage d’être gratuit et d’être un vrai repaire de voyageurs, ce qui permet de papoter et d’échanger des informations. Nous y retrouvons avec plaisir Mireilla et Alex, 2 jeunes hispano-belges que nous avions déjà croisés au Mexique et au Belize et que les enfants adorent. Mireilla est ravie de décorer son 4x4 avec les dessins que lui fait Tobias.
Les 3 volcans de la ville, de gauche à droite : volcan de Agua, del Fuego (normal, celui qui fume) et Acatenango (le plus haut, 3976 m)
Antiguas Vulkane (von l. n. r.): Volcan de Agua, Volcan de Fuego (mit kraeftigen Rauchausstoessen jede Viertelstunde) und der Acatenango, der hoechste mit 3976 m.
Un marché maya coloré se tient devant ce qui reste de l’église El Carmen
Farbenpraechtiger Maya-Markt vor der Kirche von “el Carmen” (oder was davon noch ueber ist
Après cette étape citadine (à notre échelle), nous partons encore un peu plus à l’ouest pour le lac Atitlan, un superbe lac de cratère que tous les guides touristiques décrivent comme le joyau du Guatemala. C’est vrai, c’est très, très beau.
Unwirklich schoen gelegen – Kratersee “lago Atitlan”, umgeben von unzaehligen ruhenden Vulkanen
Seulement voila, c’est justement décrit dans tous les guides touristiques…. Un peu comme à Antigua, nous n’arrivons pas malgré la magie du paysage à trouver “l’esprit du lac”.
Pourtant cet esprit a bien été là, le lac est entouré de villages mayas aux traditions bien ancrées. En nous laissant guider un peu plus par notre instinct que par le sacrosaint Lonely Planet nous allons le découvrir dans la petite bourgade un peu en retrait de Solola. Là nous tombons au coeur de la population maya, une foule d’hommes et de femmes, jeunes et vieux, venus célébrer l’arriver du nouveau prêtre de la paroisse. Nous nous laissons tous les 5 emporter par le flot de couleurs, par l’âpreté de la langue Cachikel qui coule de toutes les bouches, par la gentillesse et la curiosité de ces gens qui nous observent autant que nous les observons, qui viennent toucher les cheveux blonds de Clara et les boucles dorées de Tobias quand nous admirons leurs vêtements brodés.
In “Solola” tragen sowohl Maenner wie Frauen ihre tradittionelle Kleidung, und nicht nur an Festtagen sondern alltaeglich.
Pour une fois (c’est la première fois que nous l’observons sur ce continent) les hommes aussi portent le costume traditionnel. Et pas seulement pour les grandes occasions mais vraiment au quotidien, nous l’avons vérifié plusieurs jours d’affilée.
Die Kinder werden mindestens genau so oft photografiert wie wir die Leute, zumeist ueber gut versteckt sitzende Handys, Bh oder tiefer sind gewoehnliche Aufbewahrungsplaetze. Alle haben ihre Fuesse auf dem Boden, nur die Aussicht (naemlich die nach dem neuen Ortspfarrer) ist nicht fuer jeden die gleiche, dafuer hat sich Andreas noch immer zu keinem Hut durchringen koennen.
Les enfants ont beaucoup de succès auprès des gens, jeunes et moins jeunes, qui parfois sortent un téléphone portable de sous leur habit brodé pour les photographier. / Non, Andreas n’est pas monté sur un marchepied, il a bien les pieds au même niveau que ses voisins.
Une fois le prêtre rentré dans son église, la place s’est vidée en deux temps trois mouvement, mais c’est le marché qui s’est animé. Les paysans des montagnes alentours y viennent vendre leurs légumes et acheter leurs vêtements. Très épais, tissés et brodés à la main, chaque pièce vaut une petite fortune mais donne tellement d’allure qu’on se retrouve un peu ridicules avec nos T-shirt Patagonia. Clara aurait volontiers changé son habituel short – t-shirt, mais elle a finalement accepté que ce n’était pas le plus pratique pour faire de la gym dans tous les coins ou même grimper dans la capucine du Tioga …
Auf dem lokalen Markt kommen Bauern aus der Umgebung zusammen, um Gemuese zum Kauf anzubieten und Kleidung, viele weben ihre Kleider auch selber, zu erwerben. Ist unsere Maya-Clara nicht suess?
Nous reprenons la route en sen inverse, vers l’est, pour passer au Honduras. Après avec été bloqués dans les embouteillages de Guatemala Ciudad un peu plus longtemps que prévu, nous inaugurons la série des nuits passées sur une aire de station service (c’est sûr, il y en aura d’autres!). Un peu bruyant évidemment, mais très sympa; partout dans le monde, les routiers sont sympas ! (même mes deux oncles préférés).
Nous faisons encore un petit arrêt très chouette dans un petit musée paléontologique qui explique bien pourquoi il n’y a pas de traces de dinosaures en Amérique Centrale (cette bande de terre qui relie l’Amérique du Nord et du Sud n’existait pas il y a encore 60 millions d’années), mais seulement des restes de mammifères, et entre autres des paresseux géants tout à fait impressionnants : Tobias et Clara en restent bouche bée, Yan me demande un cours d’anatomie comparée.
Heute ist ausnahmsweise kein Schultag, dafuer aber Geologie und Paleontologie in einem kleinen Museum in Estanzuela, einer der letzten Tage in Guatemala.
Et notre tout dernier arrêt guatémaltèque sera encore pour un volcan, le modeste volcan d’Ipala (1600 m). Il abrite un petit lac de cratère, auquel on accède par une jolie randonnée (ça fait un bien fou de marcher !! c’est notre première vraie randonnée tous les 5 depuis bien longtemps, les parcs américains peut-être). Tobias ralouille un peu pour monter (il faut dire qu’il est globalement dans une période ralouille et met nos nerfs de parents à rude éprouve dans l’espace limité du Tioga) met est tout content de voir un lac de volcan “Dis Yan, l’eau elle va bouillir ?”.
Im Krater von dem kleinen Vulkan “Ipala” (1600 m) liegt ein schoener See. Gut versteckt in dichter Vegetation, brennt zum Erntedank ein kleines Feuer, lokaler Brauch der Mayas, um auf ihre Art und Weise den zustaendigen Goettern zu danken.
Clara ne veut plus sortir de la petite grotte dans le flanc du cratère où une famille maya vient de faire un feu et des offrandes de fleurs et de maïs, “comme autrefois”. Elle se sent sereine. Nous aussi. Ce sera notre petit Atitlan miniature, rien que pour nous. Nous avons trouvé l’esprit du lac, et celui du Guatemala. Merci Ipala.